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comme caractéristique des névroses. Les définitions précédentes sont beaucoup trop vagues et s’étendent à toutes sortes d’altérations des fonctions cérébrales, à toutes les insuffisances mentales, à toutes les aliénations qui sont tout à fait indépendantes de que nous entendons par névroses.


4. – Les névroses, maladies de l’évolution des fonctions.


Il est difficile de donner une meilleure définition des névroses, car il s’agit là d’une notion très générale qui touche aux problèmes les plus insolubles relatifs à la vie et à la pensée. Il faudrait pour en parler avec quelque précision aborder ces curieuses études de philosophie médicale qui séduisaient tant les grands médecins d’autrefois et qui ne sont plus guère à la mode aujourd’hui. Je dois me borner à indiquer quelques réflexions qui se dégagent des analyses faites dans ce volume à propos de quelques symptômes névropathiques. En premier lieu, à mon avis, le mot de « fonctions », l’idée de maladie fonctionnelle doit entrer dans la conception générale des névroses. Comme l’observent depuis quelque temps plusieurs auteurs et en particulier M. Grasset, nous sommes trop hypnotisés depuis un siècle par l’anatomie pathologique et nous pensons beaucoup trop anatomiquement. Il faut en médecine penser physiologiquement et avoir toujours présent à l’esprit la considération des fonctions beaucoup plus que la considération des organes, car en réalité ce sont les fonctions qu’on nous demande de rétablir. Cela est surtout important quand il s’agit de troubles névropathiques qui portent toujours sur des fonctions, sur des systèmes d’opérations et non pas isolément sur un organe.