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et déterminés par une altération primaire du tissu cérébral comme dans la paralysie générale; l’origine du mal est au contraire psychique et c’est l’idéation qui crée ou entretient les désordres fonctionnels ». J’avoue que je ne comprend pas du tout cette phrase de M. Dubois et que je la trouve même en contradiction avec les lignes qu’il écrivait précédemment. Est-ce qu’il admet par hasard que les troubles de l’idéation des névropathes soient absolument primitifs et indépendants de toutes altération cérébrale? Mais il vient de dire le contraire, il a écrit dix lignes plus haut : « que nous pourrions peut-être réussir à déceler les altérations cellulaires accompagnant ce trouble idéationnel des névropathes, nous nous retrouvons exactement dans les mêmes conditions que dans l’étude du paralytique général. En réalité, les troubles organiques du cerveau dans l’état actuel de notre science ne sont ni antérieurs, ni postérieurs aux troubles psychologiques; ils leur sont simultanés et cela dans les deux cas, qu’il s’agisse des lésions connues de la paralysie générale ou des lésions inconnues des névroses. Refuser cette proposition, c’est sortir d’une discussion médicale et entrer dans des problèmes de métaphysique, intéressants sans doute, mais tout à fait en dehors de la question. M. Dubois dira peut-être que lorsqu’il parle de désordres fonctionnels créés par l’idéation il entend parler de désordres non cérébraux mais périphériques portant sur les membres et les viscères. Dans ce cas également, les deux maladies considérées sont identiques, des troubles des membres et des viscères peuvent être consécutifs aux troubles psychologiques aussi bien chez les déments que chez les névropathes.

En un mot je ne comprends pas l’argumentation de M. Dubois sur la priorité des troubles psychologiques