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les névroses ou les psychoses. Mais le plus souvent les auteurs n’ajoutent pas au domaine des névroses, ils le diminuent, au contraire. Beaucoup de phénomènes primitivement appelés névropathiques sont successivement rattachés aux diathèses, aux maladies infectieuses, aux intoxications, aux compressions, irritations, traumatismes, portant sur les nerfs à leur émergence cérébrale ou rachidienne, ou à un point quelconque de leur trajet. C’est ainsi, par exemple, que le tétanos, si longtemps considéré comme un type de névrose, devient une maladie infectieuse en rapport avec le bacille de Nicolaïef; que l’angine de poitrine devient une maladie des artères coronaires, etc.

On peut donc dire qu’il a un progrès incontestable dans l’énumé-ration des névroses et dans leur délimitation; mais si l’on considère le groupe restant, j’avoue que je ne trouve plus aucun progrès dans la recherche de son caractère général et de sa définition. Brochin dit toujours la même chose : « Les névroses sont toutes les maladies constituées par un troubles intéressant spécialement les fonctions nerveuses et ne dépendant nécessairement d’aucune lésion anatomiquement appréciable ». Hack-Tuke, dans son Dictionnaire de médecine de 1892, fait des névroses « un désordre fonctionnel du système nerveux qui, autant que nous le savons à présent, n’est en relation avec aucune lésion organique constante ». M. Raymond, en 1907, dit encore : « Sous ce nom générique de névroses, on est convenu de désigner certaines affections du système nerveux sans lésion organique appréciable par nos procédés actuels d’investigation ».

Eh bien! pouvons-nous être satisfait de cette conception? Déjà Axenfeld et M. Huchard, en 1883, montraient fort bien qu’elle n’a aucune valeur, elle n’en a pas gagné depuis. Comme ils le disaient très bien, l’attribution au système nerveux, en l’absence de