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Charcot, de Vulpian, et rattachée aux maladies de la moelle. Il n’y a plus que six névroses : l’état nerveux, la chorée, l’éclampsie, l’épilepsie, la catalepsie et l’hystérie. Mais la conception générale de la névrose ne fait guère de progrès, quoique les auteurs, dans une longue dissertation et par d’excellents arguments que j’aurai à répéter, démontrent l’insuffisance des caractères précédemment invoqués, ils finissent par les reprendre à peu près sans modification. « Les névroses sont, pour eux, des états morbides, le plus souvent apyrétiques, dans lesquels on remarque une modification exclusive ou du moins prédominante de l’intelligence, de la sensibilité ou de la motilité ou de toutes ces facultés à la fois, états morbides qui présentent cette double particularité de pouvoir se produire en l’absence de toute lésion appréciable et de ne pas entraîner par eux-mêmes des changements profonds et persistants dans la structure des parties ». C’est, en somme, la même définition; l’intervention de l’intelligence, de la sensibilité et de la motilité sert ici simplement à préciser qu’il s’agit d’un trouble du système nerveux et le reste de la formule consiste à dire qu’il n’y a pas de lésion connue.

Depuis, le mouvement a continué dans le même sens; quelques maladies nouvelles ou plutôt quelques groupes de symptômes nouvellement découverts, et, par conséquent, mal compris, sont rattachés au groupe des névroses. Brochin, dans l’article « Névrose » du dictionnaire de Dechambre, en 1878, ajoute la paralysie agitante de Parkinson; Grasset, dans la quatrième édition de son Traité des maladies nerveuses, en 1894, ajoute, non seulement la maladie de Parkinson, mais le goître exophtalmique de Basedow. M. Raymond, dans ses derniers articles de 1907, veut bien y ajouter la psychasténie que j’ai décrite en 1905, et qui, d’ailleurs, ne fait que résumer sous un seul nom beaucoup de syndromes déjà compris dans