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noms. Il est certain que c’était très vague et qu’ils auraient été très embarrassés pour faire l’énumération des maladies qu’ils appelaient « des vapeurs, des affections vaporeuses » et surtout pour indiquer les caractères communs de tous les accidents qu’ils réunissaient sous ce nom. Nous trouvons dans leurs livres les affections les plus disparates, depuis les vraies névroses d’aujourd’hui comme les attaques hystériques jusqu’aux vésanies, aux maladies du foie et aux hémorroïdes. Quel était donc dans leur esprit le caractère qui réunissait ces phénomènes et qui les faisait mettre dans un groupe à part des autres maladies? Au début de leurs livres quelques auteurs imprudents ont bien la prétention de nous donner ce caractère. Dans le premier chapitre du traité célèbre de P. Pomme « sur les affections vaporeuses des deux sexes ou maladies nerveuses, vulgairement appelées maux de nerfs », publié en l’an VII, on lit une définition d’ensemble bien singulière : « Les maladies que j’étudie ne sont pas celles qui dépendent du relâchement des fibres nerveuses ou de leur faiblesse, mais celles qui dépendent de la tension et du racornissement de la fibre nerveuses et qu’il ne nous a pas dit à quoi on le reconnaît, nous ne savons pas pourquoi il faisait rentrer une affection dans ce groupe plutôt que dans celui des troubles en rapport avec le relâchement des fibres. Sa définition théorique et puérile ne nous apprend pas quel était le caractère apparent qui lui servait et qui servait à ses contemporains de critérium pour ranger un symptôme dans un groupe ou en dehors de ce groupe.

Je crois cependant que l’on peut découvrir ce critérium