yeux. Enfin la plupart des jeunes filles qui ont des obsessions religieuses sont terrifiées par l’apparition d’objets blancs sur le pavé des rues qui sont évidemment des hosties ou par des images de croix ou de saintes qui apparaissent dans les nuages. Il semble donc que ces hallucinations réduites soient des fragments de l’obsession comme les hallucinations qui apparaissaient subitement pendant la veille des hystériques étaient des fragments de leurs rêves somnambuliques. Mais il ne faut pas trop se presser de conclure à une assimilation complète. Les deux groupes de phénomènes que nous venons de décrire paraissent se ressembler, mais en examinant leurs caractères nous trouverons de nombreuses différences.
Pour comparer ces phénomènes reprenons les idées fixes complètes, incomplètes ou partielles, que nous avons observées dans le premier groupe de malades et voyons leur caractères essentiels.
1º Le premier caractère, bien visible et très important de ces rêves, c’est l’intensité et la perfection de leur développement. Tous les phénomènes en rapport avec l’idée qui domine le rêve semblent démesurément grandis. Sans doute, nous avons tous des expressions de physionomie, des attitudes du corps en rapport avec nos sentiments et nos idées, mais nos expressions semblent petites, incomplètes, contradic-toires à côté de ces merveilleuses expressions que l’on rencontre chez les somnambules ou chez les extatiques. Quand le sujet agit, il a une précision, une complexité de mouvements qui font de lui un admirable acteur, plus habile quelquefois qu’il ne pourrait être à l’état de veille. Notre malade, qui