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naturelle, elle ne résulte pas d’une complexité fondamentale des choses, elles est artificielle et elle résulte du sujet lui-même et de la façon dont il veut que l’acte soit opéré, de l’attention qu’il lui accorde, de son effort pour l’amener à une perfection impossible. Ces actions deviennent insuffisantes à leur tour et donnent naissance à une foule de dérivations, ce qui constitue les aboulies, les sentiments d’incomplétude, les phobies et les agitations mentales à propos de la vision, à propos des différentes fonctions corporelles. Les obsessions se développent à la suite de ces diverses insuffisances, à la suite des sentiments d’incomplétude qui en résultent, des manies de précision, d’explication, de symbole, qui les accompagnent comme une dérivation. L’obsession est le résultat final de l’abaissement du niveau mental, c’est une sorte d’interprétation qui se présente perpétuellement à l’esprit tant que subsiste le trouble fondamental qui l’inspire.

Ces caractères généraux existent d’une manière légère dans des phénomènes normaux, comme la fatigue, le sommeil, certaines émotions; la psychasténie s’en distingue par la netteté du désordre et par sa durée. Ces mêmes caractères existent-ils dans d’autres maladies mentales? C’est probable, et comme nous l’avons vu à propos des stigmates communs, ils jouent aussi un certain rôle dans l’hystérie. Ces phénomènes doivent exister au moins au début dans bien des délires systématiques et ils sont certainement très graves dans diverses confusions mentales et peut-être dans certaines démences. Mais je crois que dans ces divers états bien d’autres phénomènes et des phénomènes plus importants viennent s’ajouter aux précédents : dans l’hystérie, par exemple, le rétrécissement de la personnalité s’ajoutent à l’abaissement