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l’influence de l’émotion. On constate alors toutes sortes d’altérations de la mémoire, toutes les formes d’amnésie, toutes sortes de troubles de la perception et de la volonté, ainsi que des sentiments d’incomplétude tout à fait analogues à ceux de nos psychasténiques.

Tous ces phénomènes sont sans doute fort différents les uns des autres et fort différents des états pathologiques que l’on observe dans les névroses. Mais il n’en est pas moins vrai qu’il est important de parvenir à quelques idées générales et de comprendre les ressemblances profondes qui existent dans tous ces états. Dans tous ces phénomènes, en effet, il est facile de remarquer qu’il y a une certaine agitation, que certains phénomènes sont, au moins en apparence, exagérés, tandis qu’il y a en même temps une paralysie, un amoindrissement considérable qui porte sur d’autres fonctions. Ce qu’il y a de plus curieux, c’est que, dans tous les cas, on constate que les phénomènes susceptibles d’être exagérés, ainsi que les phénomènes qui disparaissent sont à peu près les mêmes : 1º Les phénomènes conservés ou exagérés sont en premier lieu des phénomènes physiologiques ou psychologiques isolés, relativement simples, sans grande coordination systématique; 2º Ce sont des phénomènes auxquels l’esprit accorde peu d’intérêt et peu d’attention parce qu’ils n’ont pas un rôle utile dans l’action réelle, parce qu’ils ne sont pas considérés comme des réalités importantes; 3º Ce sont des phénomènes anciens, des reproductions de systèmes psychologiques anciennement organisés et qui ne sont évidemment pas formées actuellement pour la situation présente.

Inversement, si nous considérons les phénomènes négatifs, les phénomènes sur lesquels portent cette réduction, cette paralysie que nous avons toujours constatée, nous trouvons les caractères opposés : 1º