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de précision semblaient correspondre aux amnésies, comme les obsessions correspondaient aux idées fixes. En étudiant la fonction du langage nous avons vu chez les psychasténiques des crises de bavardages et des tics de parole de même que des arrêts de la parole déterminés par des peurs ou par la timidité. Ces phénomènes n’étaient pas sans analogie avec les crises de logorrhée et le mutisme de l’autre névrose. Les fonctions motrices des membres peuvent donner naissance chez ces malades à des tics innombrables ou à des agitations diffuses, elles peuvent aussi être arrêtées par des phobies, des angoisses, des impuissances particulières : cela nous rappelle les convulsions, les spasmes ou les paralysies des hystérique. Les perceptions deviennent douloureuses dans les algies ou se transforment d’une façon pénible, de manière à troubler la connaissance du monde extérieur dans les dysgnosies psychasténiques, ce qui est évidemment parallèle aux dysesthésies et aux anesthésies; enfin les fonctions viscérales sont atteintes de la même manière dans les deux névroses au moins dans leur partie consciente et à demi-volontaire.

Dans cette nouvelle névrose comme dans l’hystérie ces altérations de diverses fonctions ne sont ni définitives ni profondes. Elles ne suppriment pas complètement la possibilité d’exercer la fonction : elles ne gênent qu’une partie de l’exercice de la fonction et ne la troublent que dans certaines conditions. En effet, les troubles psychasténiques semblent toujours à peu près les mêmes, quelle que soit la fonction considérée, et peuvent se ramener à un petit nombre de formes. Il y a d’abord des agitations de la fonction qui s’exerce d’une façon exagérée, inutile, sans que la volonté du sujet puisse l’arrêter ni la diriger. En second lieu on constate dans toutes fonctions des phénomènes inverses, des