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éprouvons le besoin de formuler sur la maladie hystérique des conceptions d’ensemble, des interprétations, des définitions qui sont bien plus exposées à la critique et à l’erreur. Il me semble que c’est un peu une mode médicale que de donner des définitions de l’hystérie : déjà dans le vieux livre de Brachet, en 1847, il y avait au début une cinquantaine de formules passées en revue. Laségue, il est vrai, déclara avec prudence qu’on ne définirait jamais l’hystérie et qu’il ne fallait pas essayer; depuis cet avertissement, tout le monde est tenté de faire ce qu’il avait déclaré impossible. Dans mes petits livres sur l’hystérie, 1893, j’ai discuté une dizaine de définitions récentes, et j’ai eu la sottise d’en présenter une autre. Naturellement, on a continué dans la même voie dangereuse, et, depuis cette époque, il y a bien une dizaine de définitions nouvelles de l’hystérie qui ont été proposées.

Il faut obéir à la mode en disant quelques mots de ces définitions, tout en ayant conscience de l’insuffisance actuelle de nos connaissances physiologiques sur les fonctions cérébrales et sur l’analyse psychologiques des malades, tout en sachant bien que le vague de la langue psychologique actuelle nous interdit d’attacher trop d’importance aux termes d’une définition provisoire, il faut essayer de tirer de ces études quelques idées générales qui nous servent à résumer notre conception de la maladie.


2. – L’impossibilité d’une conception générale anatomo-physiologique de l’hystérie.


On a cherché tout naturellement parmi les symptômes anatomiques et physiologiques un caractère net, admis par tous, qui pût être régulièrement retrouvé dans tous ces phénomènes hystériques et qui