Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/324

Cette page n’a pas encore été corrigée

en négligeant le reste du corps et de l’esprit, puis à se porter dans son ensemble dans un autre sens en oubliant la première direction. Cette disposition se rattache encore aux phénomènes précédents de la suggestivité et de la distractivité et mérite une place parmi les stigmates propres à l’hystérie.


4. – Les stigmates communs et les stigmates psychasténiques.


La maladie hystérique n’est pas absolument séparée des autres troubles mentaux, c’est une forme spéciale qui rentre dans un groupe beaucoup plus considérable et qui se distingue plus ou moins des autres formes de ce groupe : les malades que nous désignons sous ce nom sont d’abord et avant tout des névropathes, des individus dont le système nerveux central est affaibli, ils sont ensuite des hystériques quand leur affaiblissement prend une forme particulière. Je dirai même qu’ils sont plus ou moins hystériques suivant que leur maladie se précise plus ou moins dans ce sens déterminé. Il en résulte qu’à côté des stigmates proprement hystériques ils ont des troubles généraux et vague à la fois psychologique et physiologiques qui appartiennent à tous les individus névropathes. Ces troubles qui existent dans l’hystérie existent aussi dans la névrose psychasténique et même quelquefois ils prennent dans cette névrose plus d’importance : ce sont des stigmates communs qui existent chez tous les névropathes et auxquels s’ajoutent les phénomènes mentaux qui caractérisent ensuite la maladie dans tel ou tel sens.

Je signalerai d’abord, à ce propos, certains sentiments qui jouent un rôle considérable dans l’évolution de toutes les névroses et qui déterminent fréquemment le caractère général de la conduite de ces malades. La