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être trop faciles, sinon cet individu présenterait vite d’autres troubles qui sont associés avec la suggestivité et deviendrait vite un malade. C’est ce qui arrive dans certains cas : on rencontre en effet des personnes chez qui on peut déterminer assez facilement et dans bien des circonstances, des phénomènes de suggestion très nets. Il suffit de les émotionner un peu, puis de leur affirmer une idée quelconque pour que cette idée devienne chez eux, d’une manière automatique, un acte ou une perception, sans qu’ils l’aient accepté, sans qu’ils puissent l’empêcher, quelquefois sans qu’ils s’en doutent. Si nous examinons de telle personnes, nous ne tardons pas à reconnaître que ces individus ont présenté fréquemment des idées fixes à forme somnambulique, qu’ils sont hypnotisables, ce qui n’est, comme nous le savons, que la reproduction de somnambulismes antérieurs, qu’ils ont des mouvements involontaires, des hallucinations, des paralysies d’un genre spécial, des insensibilités, en un mot qu’ils présentent tous les phénomènes que nous avons constatés chez les hystériques. Inversement, étudions des malades reconnus comme hystériques, nous pourrons presque toujours reproduire sur eux expérimentalement des phénomènes de suggestions et d’ailleurs nous pouvons constater qu’un grand nombre de leurs accidents antérieurs se sont produit par un mécanisme tout à fait identique à celui de la suggestion. Les caractères que nous avons étudiés dans les idées fixes des hystériques qui se développe complètement en actes et en hallucinations sans laisser de traces dans la mémoire, les mouvements subconscients de l’écriture automatique, certaines chorées systématiques, étaient absolument du même genre et en réalité la suggestion s’était présentée chez eux d’une manière naturelle avant toute expérience.

Enfin, on observe chez ces malades des variations