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Les stigmates névropathiques.


Les accidents névropathiques sont si nombreux et si variés que leur énumération a toujours embarrassé les cliniciens. Les premiers auteurs qui décrivaient les hystériques étaient toujours frappés par la complexité de leurs symptômes : « Ce n’est pas une maladie, disaient-ils, c’est une cohorte, une Iliade de maux », et Sydenham appelait cette névrose un Protée insaisissable. On pourrait en dire autant aujourd’hui pour les obsessions, les tics et les phobies des psychasténiques. Aussi, pour rendre ces maladies intelligibles, a-t-on toujours cherché à mettre en évidence quelques phénomène simples, permanents, caractérisant des états de longue durée et permettant de reconnaître la même maladie sous la diversité de ces apparences. C’est de ce besoin qu’est née la recherche du stigmate, symptôme fondamental, restant identique à lui-même pendant la plus grande partie de la vie du sujet, donnant de l’unité aux divers accidents et permettant peut-être d’expliquer leur apparition. Cette recherche du stigmate ainsi entendue est peut-être chimérique, car nous sommes loin de pouvoir dire aujourd’hui quel est le symptôme fondamental des diverses névroses, mais cette recherche a inspiré des études intéressantes et utiles