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cette crise tout à fait particulière. Elle est, par certains côtés, analogue aux phénomènes épileptiques et c’est pourquoi j’ai insisté sur le rapprochement qu’il y a lieu de faire entre les épileptiques et les psychasténiques[1], rapprochement que nous ne pouvons discuter ici. Dans quelques cas assez rares, l’état mental se relève aussi rapidement qu’il est tombé, mais dans beaucoup de cas, la dépression, même commencée brusquement, se prolonge assez longtemps et ne se termine que graduellement.

Il faut aussi connaître une forme remarquable de ces dépressions, ce sont les dépressions périodiques. En effet, la maladie est rarement continue, il y a, au bout d’un certain temps, une amélioration. La plupart des sentiments d’incomplétude disparaissent graduellement, en même temps que les diverses fonctions mentales augmentent d’éner-gie. Quand la guérison n’est pas absolument complète, on dit qu’il s’agit de forme rémittente : après un certain temps d’amélioration, il se produit une rechute soit lente, soit subite. Dans d’autre cas, la maladie est franchement intermittente, l’amélioration est assez marquée pour amener la disparition à peu près complète de tous les symptômes. Dans cette forme, la rechute est moins facile et vient ordinairement après un temps plus ou moins long à l’occasion de quelque bouleversement nouveau, physique ou moral, assez grave. Il y a ainsi des malades qui ont, dans le cours de leur vie, trois ou quatre grandes crises de dépression au moment de la puberté, par exemple, après un accouchement, à la ménopause. Mais un certain nombre de malades nous présentent une forme de développement de ces dépressions qui est vraiment très extraordinaire et qui ne me paraît pas complètement élucidée. La durée des périodes de dépression et la durée des

  1. Obsessions et psychasthénies, p. 497.