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moins apparent de la conscience qui semblent marquer le commencement et la fin de l’attaque. Mais nous savons qu’il ne s’agit pas là d’un évanouissement véritable et que les hystériques changent seulement d’état de conscience. Chez ces nouveaux malades, il y a également un certain changement de conscience, mais il est moins brutal et passe plus facilement inaperçu. Ces crises psychasténiques sont également un peu plus longues au moins dans la moyenne des cas, surtout si l’on songe que leurs limites sont plus vagues. Enfin ces crises, au moins pendant un certain temps, sont plus fréquentes et peuvent assez facilement s’intriquer l’une dans l’autre de telle manière qu’une seconde crise commence quand la première n’est pas entièrement terminée. Ce sont ces différences qui font croire que les hystériques seuls ont des attaques et qui font méconnaître les crises des psychasténiques. Il est je crois intéressant de se représenter de la même manière le groupement des phénomènes d’agitation chez ces deux groupes de névropathes.

Comment commencent ces crises d’agitation psychasténique? Il faut d’ailleurs remarquer qu’elles ne se développent pas perpétuellement pendant toute la vie des malades, il faut une certaine préparation de l’esprit, analogue à la période de rumination de l’hystérique. Cette période est si importante que nous l’étudierons plus longuement dans le prochain paragraphe : rappelons-nous seulement pour le moment que ces sujets sont déjà des malades mal disposés, souffrants, mais cependant assez calmes. À quelle occasion se déclanche leur agitation? Au premier abord on a envie de faire à cette question un réponses analogue à celle que l’on faisait pour expliquer le début de l’attaque hystérique. Il survient dira-t-on un événement quelconque qui rappelle au malade par association d’idées l’obsession ou la phobie