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accidents hystériques peuvent être reproduits artificiellement.


5. – Les crises d’agitation des psychasténiques.


On observe chez les autres malades, chez les psychasténiques, des groupements de symptômes analogues à ceux qui ont constitué des attaques hystériques. Le premier de ces groupements mérite, en effet, d’être comparé à l’attaque que nous venons d’observer; c’est un phénomène si analogue qu’il est très souvent confondu avec elle. Il y a à mon avis un diagnostic médical intéressant, dont on parle trop rarement et qui devrait toujours être fait, c’est le diagnostic de la crise d’agitation forcée des psychasténiques et de l’attaque proprement hystériques. Ce diagnostic est beaucoup plus intéressant qu’on ne le croit au point de vue du diagnostic et du traitement.

Les diverses agitations que nous avons décrites chez les névropathes obsédés et douteurs sont bien loin d’être continuelles. Il n’est pas exact que ces malades aient continuellement des obsessions, des interrogations, des tics, des convulsions ou des angoisses viscérales. Même au plus fort de leur maladie ils restent pendant de longues périodes parfaitement tranquilles; je ne dis pas qu’ils n’aient pas de troubles, ils conservent plusieurs des insuffisances dont nous avons parlé, mais ces phénomènes ne les gênent pas et ne s’accompagnent pas d’agitation. Au contraire toutes ces agitations mentales, motrices ou viscérales se groupent, se réunissent à certains moments et constituent de véritables crises. Ces crises ne sont pas tout à fait aussi nettes que celles des hystériques. Leur commencement et leur terminaison ne sont pas aussi exactement déterminés et surtout on n’observe pas cette perte et ce retour au