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d’autres accidents de la névrose, et présentant l’état mental caractéristique de l’hystérie; 3º On pourra vérifier que les sujets atteints d’autres maladies, les épileptiques par exemple, les psychasténiques, tourmentés par la folie du doute, les aliénés atteints de délires systématiques, etc., ne sont pas du tout hypnotisables et qu’on ne peut jamais reproduire sur eux un état hypnotique net avec amnésie consécutive; 4º Ce somnambulisme artificiel se guérit et disparaît de la même manière que les somnambulismes naturels de l’hystérie : un sujet dont l’hystérie s’atténue, qui tend vers la guérison, cesse peu à peu d’être hypnotisable.

Ces remarques, qui n’ont jamais été suffisamment contredites, me semble démontrer qu’il n’y a pas lieu de créer un groupe clinique spécial pour les états hypnotiques; ce sont des somnambulismes analogue à tous les précédents et qui en diffèrent seulement par ce fait qu’ils sont obtenus artificiellement au lieu de se développer spontanément.

Il n’en reste pas moins un problème extrêmement intéressant à étudier : comment l’expérimentateur parvient-il à déterminer sur ces sujets une apparence sains une modification mentale aussi remarquable? Ce problème est d’ailleurs le même que celui de la provocation de l’hystérie : des traumatismes, de grandes émotions comme celles qu’éprouve une fille en assistant à la mort de sa mère font naître également chez des sujets qui, auparavant, paraissaient sains des états somnambuliques tout aussi remarquables. Il est probable que l’expé-rimentateur réussit à déterminer un état émotif violent qui prend une apparence particulière parce que l’état mental du sujet est en équilibre instable et qu’il avait une prédisposition à des troubles mentaux d’un certain genre. Ce problème fort difficile à étudier se rattache, en somme, à cette remarque générale : c’est que les