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on peut constater qu’il ne présente plus toutes ces insuffisances de la perception, de l’attention, de la volonté et de la mémoire qui caractérisaient la période des auras et la période de rumination.

Cette remarque confirme notre observation du début : c’est que l’attaque d’hystérie est un trouble mental plus étendu qu’on ne le croyait autrefois, qui se prolonge souvent depuis le commencement de l’émotion initiale jusqu’à la fin de l’attaque. Une autre remarque qui confirme cette notion d’un état hystérique enveloppant l’attaque, c’est que, après le réveil, on ne peut pas faire recommencer l’attaque elle-même. J’ai remarqué précédemment que pendant la période d’incuba-tion il suffisait d’un attouchement sur une région, d’un mot prononcé pour éveiller l’attaque par association d’idées. Eh bien, ce n’est plus vrai maintenant, ces mêmes excitations laissent les malades absolument indifférents. Il faut qu’un certain temps s’écoule, deux jours pour l’un, huit jours ou un mois pour l’autre, pour qu’ils soient redevenus très impressionnables et capables de recommencer le même phénomène. C’est qu’ils sont sortis d’un état qui déterminait cette susceptibilité et qui demande un certain temps pour se reproduire.


2. - Les fugues et les somnambulismes hystériques.


Il est impossible d’analyser ici tous les états hystériques, je ne puis que signaler les crises de sommeil qui dans certains cas ont causé tant d’émotions. On pourrait dire que ces crises de sommeil sont des états hystériques dans lesquels prédominent les phénomènes d’insuffisance et de paralysie, tandis que dans les attaques prédominaient les phénomènes d’agitation. Je voudrais seulement insister un peu sur les fugues hystériques qui constituent des états