phénomène artificiel déterminé par une certaine éducation. C’est possible, mais nous n’avons pas à rechercher en ce moment l’origine des accidents, il nous suffit de décrire la forme qu’ils prennent dans certains cas. Or l’écriture des médiums est toujours un délire partiel, d’ordinaire très passager et de peu d’importance, mais dans certains cas elle peut constituer un accident grave et mérite d’être prise comme type de ce groupe de phénomènes. L’observation de My… à laquelle je renvoie est bien remarquable. Cette femme de trente-huit ans, pour charmer ses ennuis, a pris la mauvaise habitude d’interroger les esprits : mais ceux-ci ne tardent pas à lui jouer un mauvais tour. Dès qu’elle est distraite le moins du monde, sa main droite prend un crayon et se met à écrire une phrase qui est malheureusement toujours la même : « Il ne faut pas te tourmenter de ce que je vais transcrire, tu vas mourir ; il est trop tard pour te guérir, rien au monde ne peut guérir cette maladie… ne te révolutionne pas outre mesure, tu vas mourir, etc. ». La pauvre dame trouve cette phrase partout : elle écrit à un professeur relit la lettre il n’y a que deux lignes qui soient correctes et pendant quatre pages s’étale la formule : « tu vas mourir, il est trop tard… » My… soutient qu’elle ne pense pas du tout à la mort, qu’elle n’a aucune envie d’écrire cette phrase et qu’elle ne se sent pas ce que fait sa main quand elle l’écrit ; mais elle beau faire la brave, ces messages la bouleversent et déterminent toutes sortes d’accidents nerveux.
Ce délire sous forme d’écriture automatique s’observe très fréquemment et peut prendre des formes très graves. Cependant dans les cas les plus ordinaires il est simplement risible : qui n’a pas connu ces familles éplorées, au désespoir, parce que la jeune fille de la maison voulait évoquer des anges et que sa main, guidée par le démon, n’écrit que des obscénités ?