mort de son maître, le chien mourut à son tour sur un tapis. Cette dame, au désespoir, ce coucha sur le tapis où était mort le chien et y resta soixante jours sans vouloir accepter aucune nourriture et sans vouloir prendre aucun soin d’elle-même. Depuis elle commença de terribles attaques d’hystérie qui ont revêtu bien des formes.
Mais, quelle que soit la cause originelle, il est important de remarquer que l’attaque survient bien rarement immédiatement après l’émotion. Presque toujours le sujet semble supporter le choc d’une manière assez normale; il reste calme, trop calme même, pendant un certain temps, quelques heures, ou plus souvent quelques jours, et ce n’est qu’après ce laps de temps que l’attaque proprement dite apparaît à une époque où précisément on n’attendant plus de manifestations émotionnelles. Cette période intercalaire entre le choc et l’attaque était bien connu par Charcot qui l’appelait la période de rumination. Cette période d’incubation nous paraît également très intéressante; elle nous montre que le trouble moral, l’état névropathique proprement dit ne se limite pas au moment même des agitations de l’attaque, il commence bien avant. Il ne commence pas avec les préludes de l’attaque qu’on a appelés les auras, il faut le faire remonter plus loin. Presque toujours, surtout chez les sujets qui n’ont pas encore eu d’attaques ou qui en ont rarement, la transformation commence des heures et des jours avant l’accident visible. Pour moi, la période de rumination de Charcot est déjà un état hystérique qui constitue une partie de l’attaque elle-même. Il n’est pas facile d’expliquer ici les métamorphoses mentales qui caractérisent cette période préparatoire. Remarquons seulement qu’elle est remplie par des symptômes que nous connaissons déjà. Ce sont diverses défaillances ou insuffisances de la plupart des fonctions, des troubles de la perception sous forme d’inattention et