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5. - Les caractères des troubles viscéraux névropathiques.


Il est évident qu’il faut prendre de grandes précautions avant d’attribuer à la névrose des troubles viscéraux que présentent des malades par ailleurs vraiment névropathes. Ces malades peuvent avoir une foule d’affection surajoutées à leur névrose, et il ne faut pas dire que tout coryza chez une femme hystérique est un phénomène qui se rattache à l’hystérie. Je crois qu’on a souvent commis des erreurs à ce propos. D’autre part, la névrose se présente chez des individus qui sont plus ou moins faibles, tarés, et qui peuvent avoir, à côté de leurs troubles du système nerveux, des malformations et des insuffisances de beaucoup d’autres organes. Les manifestations de ces insuffisances organiques se juxtaposeront à la névrose proprement dite sans être tout à fait de même nature.

C’est ainsi qu’on a observé très souvent l’association de diverses névroses avec la diathèse qu’on appelle arthritique. Que l’arthritisme soit une malformation héréditaire, qu’il se rattache à diverses auto-intoxications déterminées le plus souvent par la suralimentation, qu’il dépende de l’insuffisance de certaines glandes à sécrétion interne, de toute manière il n’est pas identique à ces troubles d’une nature très spéciale que nous avons constatés dans les fonctions du cerveau et dans les fonctions psychologiques. Les deux genres de troubles ont entre eux d’étroites relations, cela est clair, mais ils ne sont pas nécessairement unis. Ils ont un mécanisme différent et ils réclament souvent des thérapeutiques tout à fait différentes. C’est, à mon avis, s’exposer à de grandes confusions que de rattacher aux