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présentés autrefois par les saints du Moyen âge. Le phénomène n’a pas entièrement disparu aujourd’hui et j’ai présenté une observation remarquable de ces stigmates chez une femme atteinte de délire mystique, dont j’espère bien étudier un jour l’histoire d’une manière plus complète[1]. De telles hémorragies se retrouvent dans les muqueuses. On a souvent répété qu’elle jouait un rôle dans certains vomissements de sang, dans des crachements de sang venant des poumons et dans certains hémorragies utérines. Au même groupe de phénomènes se rattachent des troubles remarquables des sécrétions. Tantôt les organes cessent absolument toute sécrétion, comme cela a été signalé dans certains cas d’anurie hystérique ; plus souvent il y a une sécrétion exagérée du nez, de l’estomac, de l’intestin, de l’utérus, ou même du sein. On recueille encore de temps en temps des observations remarquables et bien embarrassantes de rhinorrhée, de pertes aqueuses énormes par l’utérus, de sécrétion lactée ou aqueuse par le mamelon du sein. J’en ai constaté plusieurs cas sans être arrivé à me former une opinion bien nette sur leur mécanisme ou même sur leur diagnostic. Tous ces faits sont en effet extrêmement embarrassants et d’une interprétation très difficile. On les rattachait autrefois sans hésiter à l’état névropathique ; on est aujourd’hui plus difficile sur leur diagnostic et on est disposé à restreindre davantage le domaine des névroses et en particulier le domaine de l’hystérie, pour discuter leur nature nous sommes obligés de revenir sur les caractères généraux des troubles viscéraux névropathiques.

  1. Bulletin de l’Institut psychologique, 1901, p. 209.