Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/235

Cette page n’a pas encore été corrigée

gênes de différentes espèces, des idées hypocondriaque ou des scrupules relatifs à la miction.

On rencontrerait les mêmes troubles dans les fonctions génitales, mais ici la part des troubles intellectuels est encore plus considérable et la plupart des symptômes ont déjà été signalés à propos des obsessions, des impulsion ou des phobies.

On a souvent rattaché aux névroses un grand nombre de troubles de la circulation, ou même de troubles des sécrétions. Comme on le verra tout à l’heure, en recherchant les caractères de ces troubles viscéraux, ces symptômes nouveaux soulèvent une foule de problèmes physiques et physiologiques que nous ne pouvons discuter ici complètement. Rappelons seulement que certains de ces troubles sont incontestables et assez faciles à comprendre. On sait qu’il y a des modifications de la circulation et des sécrétions en rapport avec des émotions vives; par exemple, on sait que le cœur palpite, que le visage rougit, que les yeux pleurent, que les sécrétions gastriques ou intestinales peuvent être modifiées, que les règles peuvent être arrêtées par les émotions subites de chagrin ou même de joie. Si ces émotions deviennent très fréquentes ou à peu près permanentes, comme cela arrive dans certains états d’angoisse ou d’idée fixe, on comprend que ces modifications viscérales puissent se répéter très souvent et s’aggraver : ce premier point n’est guère mis en discussion.

Mais on a signalé d’autres phénomènes : ce sont des palpitations cardiaques, des modifications vasomotrices qui persistent pendant longtemps, indépendamment d’un état émotionnel particulier, et qui constituent par elles-mêmes un trouble névropathique permanent de la fonction. Depuis très longtemps, car le fait était déjà connu à l’époque où l’on recherchait les stigmates des sorcières en piquant la peau avec une pointe acérée, on avait remarqué que les piqûres