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suite d’une chute dans un puits. C’est là, j’en conviens, un phénomène très discutable dans l’hystérie, et il faut en attendre la confirmation. Si elle arrive, il nous faudra admettre des fonctions plus profondes, plus anciennes, relatives au mouvement du diaphragme, qui peuvent être troublées dans certaines formes graves d’hystérie.

La plupart de ces troubles respiratoires se retrouvent chez les deux groupes de névropathes que nous avons signalés chez les hystériques et chez les psychasténiques et quand les accidents portent uniquement sur la respiration, le diagnostic est souvent fort difficile. Peut-être les accidents sont-ils plus superficiels, plus irréguliers et même temps accompagnés de plus de pensées pathologiques dans le groupe des psychasténiques. C’est parmi eux que l’on rencontre ces gens qui reniflent ou qui soufflent par le nez pour chasser les petites bêtes qui pourraient monter jusqu’au cerveau, ces malades qui inventent des systèmes pour bien respirer et pour bien déglutir et qui veulent avaler une goutte d’eau entre chaque respiration.

Beaucoup d’angoisses des psychasténiques ne sont que des agitations respiratoires. Tous ces individus qui ont des phobies éprouvent des resserrements à la poitrine et croient qu’ils s’arrêtent de respirer : « Je sentais que j’étouffais, je sentais que rien ne remuait plus dans ma poitrine et il me semblait que les autres personnes ne devaient pas respirer non plus… Alors ce devait être la fin du monde. Tout le monde mourrait étouffé ». Si on prend le graphique de la respiration dans ces cas, on constate toutes sortes d’irrégularités, des respirations incomplètes par saccades, des trémulations du ventre très curieuse, de la polypnée, des soupirs convulsifs. L’état mental qui accompagne ces phénomènes se rattache nettement à la névrose psychasténique, mais le trouble