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de dimension calculée. Une vis permet de réduire graduellement les dimensions de cette fenêtre et le sujet qui a les yeux fermés doit indiquer à quel moment il commença à sentir une gêne respiratoire. Les chiffres obtenus sont assez variables suivant le sujet et suivant l’état où il se trouve, mais j’ai pu observer que chez certains hystériques ces chiffres sont souvent très différents de la normale et infiniment plus réduits. Le malade ne signale le besoin de respirer que très tard, beaucoup plus tard que ne le ferait un individu normal. Il y a là une inconscience spéciale du besoin respiratoire, que l’on peut jusqu’à un certain point rapprocher de l’anorexie ou de l’inconscience de la faim.

Ces troubles de sensibilité sont accompagnés par des troubles moteurs dont les sujets ont plus ou moins conscience. Il ne savent plus respirer volontairement, bien qu’il n’arrivent pas à l’asphyxie totale pour les raisons physiologiques que nous venons de voir. Ils ne savent plus ajouter à leur respiration ce luxe auquel nous sommes habitués et quoiqu’ils en sentent mal la privation, ils éprouvent à ce propres des sentiments de gêne qu’ils ne savent pas rapporter à leur véritable cause. C’est ce qui détermine les différentes variétés de dyspnée ou d’étouffement. Ces accidents surviennent soit à la suite d’acci-dents ou de maladies légères portant sur les organes respiratoire, anormale pendant la veille, redevient vite normale pendant le somnambulisme ou pendant les périodes de distraction, car le trouble ne porte que sur la respiration consciente et en quelque sorte supérieurs : l’accident est tout à fait conforme aux règles qui s’appliquaient aux paralysies.

Il ne faudrait pas croire cependant qu’il s’agisse dans ces faits de véritable paralysie de tel ou tel organe de