Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/224

Cette page n’a pas encore été corrigée

rapide avec un certain degré de spasme de la glotte. L’air ne peut pas rentrer assez vite, parce que l’inspiration est trop rapide et aussi parce que la glotte est un peu fermée : il en résulte d’abord un bruit caractéristique et il en résulte aussi un certain vide thoracique qui détermine une aspiration dans tous les organes. Ce fait joue un grand rôle dans le phénomène de l’aérophagie, chez les malades qui avalent de l’air; il joue également un rôle dans le vomissement.

Parmi les tics expiratoires, nous rangerons d’abord la toux hystérique, ce petit phénomène si fréquent dans les débuts de la maladie. Ensuite, on constate le rire, ces crises de rire qui se développent pendant des heures comme de véritables crises de nerfs. Certains rires hystériques peuvent être en rapport avec des états émotifs plus ou moins subconscients : ainsi une jeune fille a subi une petite opération chirurgicale pour laquelle on l’a à demi chloroformée, mais pendant cette petite opération insignifiante de jeunes élèves de l’hôpital qui l’entouraient l’ont plaisantée et l’ont fait rire. Probablement sous l’influence du sommeil chloroformique, cet état émotif s’est transformé en un phénomène indépendant et automatique et le rire a persisté fort longtemps sous forme de tic[1]. Dans d’autres cas le rire n’a aucun rapport avec des états émotifs plus ou moins gais, il se présente simplement comme un phénomène d’agitation, comme une sorte de dérivation des forces nerveuses très difficile à expliquer.

Encore un degré de plus et l’expiration violente accompagnée de spasmes de la glotte va amener les cris les plus variés, les fameux aboiements hystériques. Ces phénomènes se présentaient sous forme d’épidémie au moyen âge et les religieuses dans les couvents

  1. Névroses et idées fixes, II, p. 352.