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là des crises d’idées fixes, d’impulsions, de manie de la perfection, qui compliquent le vomissement et lui donnent un caractère spécial.

Un peu plus loin, nous trouverons encore des troubles relatifs à l’intestin, en particulier ceux qui ont rapport à la défécation ou à l’expulsion de gaz par le rectum. Dans bien des constipations intervient une inertie névropathique et dans l’expulsion exagérée des gaz il y a souvent des tics automatiques.


3. - Les troubles de la respiration.


Les modifications de la respiration sont très nombreuses chez les névropathes; naturellement elles portent surtout sur les parties supérieures de la fonction respiratoire, sur celles qui sont en rapport avec la conscience, avec l’attention, avec l’émotion

La respiration de ces malades semble quelquefois s’exagérer dans son ensemble : c’est le fait qui a été souvent décrit sous le nom de polypnée hystérique. En voici un beau cas : Ar…, un homme de 30 ans, contremaître dans un port de mer, commandait à des ouvriers qui manœuvraient un cabestan pour élever un grand mât. Il vit une corde casser et le mât s’incliner, il se figura que le mât tombait sur ses ouvriers, et il poussa de grands cris. Aucun accidents ne se produisit d’ailleurs, mais il fut si fatigué par cette émotion qu’il fut obligé de rentrer chez lui. Le lendemain on s’aperçut qu’il respirait d’une façon bizarre; peu à peu le trouble respiratoire s’est accentué et a pris la forme suivante. Notre homme respirait constamment avec une vitesse et une force inouïes, sa poitrine se soulevait très fort et très vite, sans aucune interruption, 88 ou 97 fois par minute. Cette respiration formidable l’épuisait, le mettait en sueur, et surtout ne lui laissait aucune liberté d’esprit : il