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soit à la lumière, soit plus souvent encore à la douleur, le changement d’attitude si on ferme la bouche et le nez et si on empêche la respiration, etc. En un mot je ne comprends pas très bien que l’on puisse jamais prendre une femme en état de léthargie hystérique pour une morte. Ce sont, à mon avis, des erreurs qui supposent de grandes ignorances : il fallait cependant signaler ce danger.

Ces divers sommeils ne sont pas non plus identiques au point de vue moral; une des formes les plus fréquentes se rattache à des phénomènes que nous avons déjà étudiés dans le premier chapitre, je crois que ce sont surtout des crises de rêverie. On observe souvent des petits mouvements des lèvres, de petites expressions fugitives du visage en rapport avec des pensées. Dans certains, cas, on a tout à fait l’impression que le malade bavarde en dedans et qu’il suffirait de peu de chose pour qu’on puisse l’entendre. Nous avons vu que par divers procédés on peut entrer en relation avec lui, connaître ce qu’il rêve. On voit alors qu’il s’agit en somme d’une crise d’idées fixes analogues à celles que nous connaissons. Dans un second groupe de cas, il s’agit de phénomènes qui sont plutôt analogues aux paralysies : le sujet entend tout, et désire répondre, mais il ne peut faire absolument aucun mouvement volontaire et, quand il est rétabli, il se souvient de ses efforts infructueux. Ce sont là des faits que nous avons signalés à propos des paralysies totales.

Enfin il y a un troisième groupe de phénomènes dans lesquels le sommeil semble plus réel, plus identique au phénomène que nous connaissons sous ce nom chez l’homme normal. Le sujet ne cherche pas à remuer, ne le désire pas, il ne perçoit pas le monde extérieur et ne s’y intéresse pas. Son esprit n’est pas absorbé par une idée fixe, il a des rêves variés et assez vagues. En un mot ce sommeil ne diffère du