Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

possibles des différents appareils, et il ne faut pas appeler névropathique tous les troubles viscéraux qui peuvent survenir chez un névropathe; je ne puis étudier ici que les troubles viscéraux dont le caractère névropathique est plus évident et le plus universellement reconnu.


1. - Les troubles du sommeil.


L’étude du sommeil peut nous servir d’introduction et de transition, car le sommeil est une fonction bien mal connue qui, d’un côté, se rattache évidemment aux opérations les plus élémentaires de nos viscères et de l’autre consiste principalement en une suspension des fonctions de relation les plus élevées. Il est étroitement en relation avec les phénomènes psychologiques qui ont sur lui une grande puissance : à l’état normal nous pouvons suspendre le sommeil, le retarder, le supprimer même pendant un temps assez long; nous pouvons aussi, quand nous nous portons bien et que nous avons une grande puissance de volonté, le faire naître à peu près quand nous le voulons. Enfin le sommeil est en relation avec des idées, des sentiments, ainsi qu’on peut le voir dans le sommeil déterminé par suggestion. Il n’est donc pas surprenant que cette fonction moitié physiologique, moitié psychologique, présente diverses altérations chez les névropathes.

Dans bien des cas se rattachant au groupe des hystériques, le sommeil est exagéré, il cesse d’être volontaire, il cesse de pouvoir être suspendu ou supprimé par la volonté du sujet, il se produit à tort et à travers en contradiction avec les circonstances extérieures et avec les désirs du sujet. Depuis longtemps les populations ont été frappées d’étonnement en voyant des individus qui s’endormaient subitement