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Il est indispensable d’établir tout d’abord qu’il n’y a aucune lésion du fond de l’œil, ni du nerf optique, ni aucune hémorragie du corps vitré. Rien n’égale dans cet examen l’importance de la recherche des réflexes lumineux. En règle générale, tous les réflexes doivent rester normaux dans une anesthésie hystérique. C’est ainsi qu’on observe la conservation des réflexes cutané, la conservation des érections dans les organes érectiles, et surtout la conservation des réflexes pupillaires. Il y a bien quelques exceptions à propos des réflexes conjonctivaux et des difficultés à propos de certaines modifications des pupilles par spasme des muscles de l’iris. Il y a des inégalités pupillaires qui sont névropathiques, il ne faut pas l’oublier; mais ces phénomènes sont rares et ne doivent pas altérer la règle générale qui nous met gravement en garde en présence d’une altération de ce genre.

À ces premières observations s’ajoutent toutes les remarques que nous venons de faire sur la localisation et la répartition de ces troubles de la sensibilité. Ils portent d’une façon grossière sur la main, le pied, le bras, le sein, la région de l’estomac. Cette localisation semble correspondre à des idées populaires sur les limites des organes, de la main, du pied, de l’estomac, et ne répond à aucune notion anatomique bien précise[1]. Quand ces troubles ne sont pas localisés, ils altèrent des fonctions de perception dans leur ensemble et ils sont alors exactement systématisés.

On a vu que les troubles visuels n’étaient pas disséminés et incomplets, comme cela arrive presque toujours à la suite des lésions de l’œil, mais qu’ils semblaient décomposer la vision en une série de petites fonctions partielles qui étaient altérées isolément. Cette

  1. État mental des hystérique, I, p. 18.