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moi qui parle, ma personne est en dehors de mon corps, il me semble qu’elle est près de moi et non en moi. » Enfin ce sentiment donne naissance à de véritables délires chez ces malades qui se croient morts et qui en considérant les autres personnes ont le sentiment qu’elles sont sans vie, qu’ils sont entourés par des automates et des cadavres[1].


6. - Les caractères psychologiques des dysesthésies et des anesthésie hystériques.


Nos études précédentes, en particulier celle que nous avons faites sur les agitations motrices et sur les paralysies hystériques, nous permettent de résumer brièvement les caractères de ces troubles des perceptions.

Il est facile de comprendre qu’un grand nombre des dysesthésies sont principalement constituées par l’addition d’un phénomène automatique, d’une idée, d’un mouvement, d’un trouble viscéral à la sensation primitive. Cette sensation est aussi naturelle et aussi normale que possible; elle sert seulement de point de départ à des phénomènes intellectuels et viscéraux qui lui donnent son caractère pénible. Nous retrouvons ici les idées fixes à développement automatique que nous connaissons déjà.

Les dysesthésies dans lesquelles il y au engourdissement de la sensibilité et les anesthésies elles-mêmes sont plus embarrassantes. Remarquons d’abord qu’il n’y a pas de lésion extérieure de l’organe capable d’expliquer ces symptômes. On ne voit aucun trouble de la peau; le médecin spécialiste ne constate aucune altération de l’oreille ni de l’œil. Cet examen de l’organe est absolument essentiel, en particulier dans les cas si embarrassants d’amblyopie ou de cécité hystériques.

  1. Obsessions et psychasténie, I, p. 316, 377, 432.