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des contractures hystériques, tant que cette simulation ne s’est pas prolongée régulièrement pendant des semaines et des mois.

Si la volonté du malade semble avoir si peu d’influence sur la contracture pour la produire ou la supprimer, c’est que l’état mental qui détermine le phénomène, sensation ou image particulière, rêve, idée fixe, sont en dehors de la conscience du sujet. Ils réapparaissent dans des états spéciaux et dans des conditions spéciales comme les idées fixes de forme somnambulique, mais ils sont oubliés et cessent d’être conscients en dehors de ces états. En réalité, le sujet qui a une contracture véritable ne sait pas pourquoi il l’a, ni pourquoi il l’a sous telle ou telle forme. Si nous rattachons ces contracture à des phénomènes psychologiques, nous sommes forcés de les rattacher le plus souvent à des phénomènes subconscients. On pourrait donc soutenir, qu’au moins en apparence, une contracture est un phénomène analogue aux agitations motrices, qu’elle rentre dans le groupe des mouvements, des attitudes en rapport avec des idées fixes, mais qu’à cette agitation se joignent une paralysie, une impuissance du sujet incapable de mouvoir volontairement son membre dans l’intervalle des mouvements choréiques, comme cela avait lieu dans les agitations précédentes. C’est la conception que j’ai déjà indiquée à plusieurs reprises.

Je crois aujourd’hui qu’elle reste vraie, mais qu’elle est incomplète et que la contracture nous présente un problème plus compliqué. Elle n’est complètement identique ni à un mouvement volontaire, ni même à un mouvement subconscient. Le graphique de ces diverses contractions n’est pas pareil : il y a toujours plus de tremblements dans les mouvements ordinaires prolongés que dans les contractures. La fatigue n’est pas sentie de la même manière quand il s’agit d’une contracture et quand il s’agit d’un mouvement