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5. - Les caractères psycho-physiologiques des contractures hystériques.


Les contractures hystériques se rapprochent beaucoup des paralysies précédentes, et il suffit de résumer brièvement un certain nombre de symptômes qui sont communs à ces deux phénomènes.

Ces contractures ne peuvent être rattachées à une lésion périphérique des muscles ou nerf, d’abord parce que beaucoup de phénomènes psychologiques président, comme on l’a vu, à leur évolution, et surtout parce qu’elles présentent toujours une remarquable systématisation. D’une manière générale, on n’observe jamais de contracture hystérique siégeant exactement sur un seul muscle, ni sur tous les muscles innervés par un seul nerf. Dans quelques cas particuliers, on rencontrera peut-être quelques difficultés, car, au moment de la guérison, quelques contractures semblent persister isolément sur certains muscles, mais je crois le fait exceptionnel, et, en général, la contracture, comme la paralysie, porte sur des systèmes de muscles en rapport avec des idées et des fonctions.

En second lieu, ces membres contracturés ne présentent pas les modifications organiques qui dépendent des lésions de la moelle ou de l’encéphale. Les muscles atteints par la contracture ne se modifient pas, ils ne s’atrophient pas, et ce n’est qu’après de longues années que l’on peut observer des rétractions tendineuses en rapport avec l’immo-bilité. Les réflexes ne sont pas modifiés et l’on ne constate point de trépidation épileptoïde comme dans les contractures dites organiques.

Un certain nombre de phénomènes analogues à ceux que nous avons étudiés à propos des paralysies nous montrent également qu’il s’agit ici de phénomènes