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ajouté deux expériences curieuses du même genre, l’une consiste dans l’examen des mouvements des muscles peaussiers, par exemple du peaussier du cou. La paralysie organique porte sur ce muscle comme sur les autres, tandis que la paralysie hystérique laisse ordinairement intacts les mouvements des muscles peaussiers qui agissent sans que le sujet s’en doute. Une seconde expérience est ingénieuses mais un peu compliquée et peut être sujette à discussion. Quand nous sommes étendus sur le dos et que nous cherchons à nous asseoir, nous devons non seulement contracter les muscles antérieurs pour relever le tronc, mais encore contracter les muscles postérieurs de la fesse et de la cuisse pour fixer les jambes au sol et les empêcher de se lever quand nous contractons l’abdomen. Le sujet atteint de paralysie organique a perdu ces derniers mouvements du côté malade; aussi, quand on le prie de s’asseoir, ne peut-il pas s’empêcher de lever en l’air sa jambe malade qui n’est pas suffisamment retenue par la contraction des muscles fessiers. L’hémiplégique hystérique se conduit autrement; sans s’en douter, elle associe la contraction des muscle fessiers avec celle de l’abdomen et maintient sa jambe sur le sol comme si elle n’était pas paralysée. Ces expériences ont le grand avantage d’être plus faciles à reproduire en clinique, au moins dans un certain nombre de cas, car je n’ai pas pu les reproduire toujours; mais elles ne font que fournir une nouvelle application des méthodes précédentes appliquées déjà autrefois à tous les accidents de l’hystérique.

Ne cherchons pas à comprendre ici comment les choses ont pu prendre cet aspect, il nous suffit de les décrire. L’hystérie se comporte comme si elle n’était paralysée que dans les mouvements attentifs conscients et volontaires, comme si la paralysie n’existait pas dans les mouvements habituels, exécutés par