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main gauche, mais elle ne peut l’imaginer du côté droit. » En un mot, la représentation du mouvement volontaire semble perdue aussi bien que la volonté de l’exécuter et il semble que nous sommes en présence de troubles psychologiques.

C’est aussi la conclusion à laquelle était déjà parvenu l’auteur anglais Brodie quand il disait : « Dans les paralysies hystériques ce ne sont pas les muscles qui n’obéissent pas à la volonté, mais c’est la volonté elle-même qui n’entre pas en action… Quand le malade dit : Je ne peux pas, cela signifie je ne peux pas vouloir », et M. Huchard ajoutait : « Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vouloir ». Le trouble n’est donc pas dans les organes qui servent à la transmission des ordres, à l’exécution de la fonction motrice, il serait dans la partie psychologique de cette fonction.

Nous nous trouvons alors en présence d’une nouvelle question : quelle est la nature et la profondeur de ce trouble psychologique? Est-ce une véritable destruction des phénomènes psychologiques relatifs à certains mouvements volontaires, telle qu’elle pourrait être réalisée par la destruction de certains centres corticaux, ou s’agit-il d’une altération moins radicale de ces fonctions psychologiques? Pour répondre à ces questions, il suffit de répéter les remarques qui ont déjà été faite à propos des diverses amnésies.

Le souvenir, disions-nous, n’est pas complètement perdu; il peut réapparaître dans certaines conditions, il existe aujourd’hui même, quoique le sujet ne puisse pas l’utiliser. Il en est exactement de même pour ces actes en apparence supprimés; d’abord ces paralysies peuvent guérir et guériront même d’une manière absolument complète. Des paralysies qui dépendent d’une lésion du cerveau ne guérissent jamais complètement, elles laissent toujours à leur suite des affaiblissements et des maladresses trop