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disposé à croire que chez les hystériques et chez les neurasthéniques il y a souvent une exagération réelle des réflexes qui est peut-être due à une diminution de l’inhibition cérébrale. Le signe du clonus du pied a déjà beaucoup plus d’importance et il est beaucoup plus rare de rencontrer quelque chose d’analogue dans l’hystérie; cela est arrivé cependant. Dans ces cas quelques auteurs croient trancher la question en prenant le graphique de la secousse avec l’appareil enregistreur. Ils espèrent distinguer la régularité du clonus organique de la courbe beaucoup plus irrégulière fournie par le clonus hystérique : cette démonstration n’est pas encore bien complète. Le signe des orteils est extrêmement intéressant : je ne crois pas qu’il ait été encore observé nettement dans une paralysie hystérique. Mais c’est un signe irrégulier qui manque souvent d’une manière totale; beaucoup de sujets ne réagissent pas du tout ou réagissent par une rétraction en masse de la jambe. L’examen des réflexes pupillaires peut être rendu difficile par la dilatation pupillaire qu existe chez beaucoup de névropathes. Il n’est pas bien démontré qu’il n’y ait jamais chez les hystériques des contracture de l’iris en dilatation ou en myosis qui empêchent les réflexes de se produire aisément et qui amènent des erreurs. Ces signes si importants ne sont donc pas d’une certitude absolue. D’ailleurs il en est de même dans tout examen clinique : c’est toujours un ensemble de signes qui détermine un diagnostic, et celui-ci ne peut jamais être fait mécaniquement par l’examen inintelligent d’un seul symptôme. Quoi qu’il en soit, cette recherche nous a permis de déterminer un second caractère des paralysies hystériques, l’absence des modifications organiques qui s’ajoute à leur systématisation.

Nous sommes obligés de remonter plus haut et de considérer la paralysie hystérique comme un trouble