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jamais, par exemple, le signe d’Argyll Robertson, si important dans le tabes. De nos jours, les mêmes études ont porté sur les réflexes cutanés, et on a montré que certains de ces réflexes, celui du peaussier du cou, le réflexe abdominal, le réflexe crémastérien, altérés dans plusieurs maladies organiques du système nerveux, subsistent intacts dans les paralysies hystériques. M. Babinski a insisté sur un réflexe très important qui consiste en un mouvement des orteils lorsque l’on frotte légèrement avec une pointe mousse la plante du pied. Chez les adultes normaux, car il y a des irrégularités chez les enfants, les orteils se fléchissent en masse vers la plante du pied. Dans les lésions de la moelle, les orteils, surtout le gros orteil, se relèvent en extension. Cette excitation de la plante du pied chez des individus atteints de paraplégie hystérique ne donne jamais cette réaction si particulière du gros orteil en extension.

Il est évident qu’il ne faudrait pas exagérer trop l’importance et la précision de ces signes qui sont pratiquement des plus utiles, mais qu’il est nécessaire, dans certains cas particuliers, de discuter et d’interpréter. Certains amaigrissements peuvent simuler des atrophies; des réactions de dégénérescence ont été signalées, quoiqu’elles me paraissent douteuses. Il ne faut pas, à mon avis, attribuer trop d’importance à la simple exagération des réflexes rotuliens. Cette exagération est extrêmement difficile à apprécier et elle est très irrégulière. Beaucoup de sujets, quand ils sont un peu émotionnés ou nerveux, lancent leurs jambes trop fortement quand on frappe le genou. On peut bien dire qu’il faut distinguer le réflexe véritable, rapide, simple, du mouvement semi-volontaire, semi-émotionnel qui s’ajoute, qui est trop tardif, trop long, trop généralisé. Tout cela est assez vrai, mais en pratique il n’est pas toujours facile de faire la distinction, et d’ailleurs je suis