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4. - Les caractères psycho-physiologiques des paralysies hystériques.


Les mouvements volontaires de l’homme sont des phénomènes très complexes qui dépendent de l’action harmonique d’un très grand nombre de parties associées et superposées hiérarchiquement. Dans tout mouvement, par exemple, doivent intervenir, sans compter les os et les articulations, les muscles, les nerfs, la moelle épinière, les centres inférieurs de l’encéphale, l’écorce cérébrale, dont le fonctionnement, semble-t-il, se manifeste par les phénomènes proprement psychologiques. Une paralysie qui supprime un mouvement volontaire peut dépendre d’une altération portant sur tel ou tel de ces éléments; elle peut dépendre d’une destruction ou d’une atrophie du muscle, d’une névrite, d’une lésion de la moelle ou de l’encéphale, d’une modification des fonctions psychologiques de l’écorce. Quel que soit le siège de ce trouble, le résultat est toujours une suppression du mouvement volontaire, une paralysie. Mais les grand progrès de la clinique des maladies du système nerveux ont permis de constater que cette paralysie n’a pas les mêmes caractères, suivant qu’elle dépend d’un trouble situé sur telle ou telle partie plus ou moins élevée dans la hiérarchie. Pour analyser les paralysie hystériques, on doit rechercher si leurs caractères sont identique à ceux que déterminent les lésions musculaires ou nerveuses, ou bien à ceux qui dépendent des troubles de la moelle ou de l’encéphale, ou enfin s’il s’agit de modification psychologiques, et alors quelle est la nature de ces modifications.

Il n’y a pas lieu d’insister beaucoup sur la première question : les caractères des paralysies hystériques permettent-ils de les rattacher à des lésions