Page:Janet - Les névroses, 1909.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’extension du bras accolé le long du corps avec la fermeture du poing, mais elles peuvent amener d’autres attitudes en rapport avec les causes qui les ont déterminées. Ainsi, une jeune fille avait été frôlée par un omnibus, dans la région de l’épaule : elle conserva, pendant des mois, une contracture permanente de l’épaule gauche, qui restait élevée et accolée contre le cou[1].

Les contractures des jambes sont fréquentes et importantes : les deux jambes sont souvent prises en même temps et alors elles restent étroitement accolées l’une contre l’autre, dans l’extension complète. Le pied contracturé des hystériques prend le plus souvent, quand il ne s’agit pas de contractures systématiques, l’attitude connue sous le nom de varus équin, en extension avec torsion en dedans.

De même que la paralysie, la contracture peut être hémilatérale, et il n’est pas rare de voir, chez un même sujet. La paralysie du bras et de la jambe céder la place à une contracture de ces deux membres, ou inversement, car l’évolution de ces deux phénomènes n’a aucunement, dans l’hystérie, la régularité que l’on observe dans les hémiplégies dues à des lésions organiques. Enfin, la contracture peut être générale et occuper, à peu près, tous les muscles du mouvement volontaire. Ces raideurs de tout le corps ne sont pas d’ordinaire aussi prolongées que les contractures localisées, elles font plutôt partie de cet ensemble de phénomènes assez passagers qu’on appelle l’attaque d’hystérie; cependant, j’ai vu de ces contractures générales se prolonger, sans interruption, pendant plusieurs jours.

Ces diverse contractures se mêlent avec les phénomènes précédents et déterminent, chez les hystériques, un grand nombre de troubles de toutes espèces.


  1. Contractures hystériques, Ibid., II, p. 422.