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jeune fille, qui apprenait à jouer du violon, a eu le bras gauche contracturé dans la position du joueur de violon; une femme, que j’ai souvent décrite, marche, depuis des années, sur la pointe des pieds, elle ne peut plier les pieds qui sont raidis dans la position de la crucifixion; il s’agit d’une malade qui a des crise d’extase et qui se croit sur la croix comme le Christ[1].

Le plus souvent les contractures sont localisées, elles siègent sur un membre dont elles raidissent tous les muscles à peu près également, de manière à déterminer une attitude, toujours la même, qui dépend de la force inégale des différents muscles de la région. Les contractures du tronc sont fort fréquentes, quoiqu’elles ne soient bien connues que depuis peu de temps. Quand elles siègent d’un seul côté du corps, elles déterminent de grandes déviations de la taille et les attitudes les plus surprenantes. On voit de ces malades qui restent tordues sur elles-mêmes ou accroupies sans pouvoir se relever. Quand ces contractures sont bilatérales, elles déterminent seulement une raideur bizarre de la démarche mais amènent, plus qu’on ne le croit, des troubles de la respiration et de la digestion. Il faut toujours songer à ces contractures quand on cherche la cause des étouffements, des constipations, des troubles digestifs[2]. Les contractures du cou en arrière ou sur les côtés sont très fréquentes et ont les mêmes causes que les chorées siégeant au même point que nous avons examinées. Les contractures de la face et de la langue donnent naissance au spasmes glosso-labié, important surtout au point de vue du diagnostic.

Les contractures du bras déterminent le plus souvent

  1. Une Extatique, Bulletin de l’Institut psychologique, 1900, p. 209
  2. Contractures, paralysies, spasmes des muscles du tronc chez les hystériques, Névroses et idées fixes, I, p. 292.