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genou et de la coxalgie tuberculeuse. Je crois que le médecin le plus exercé ne doit jamais se vanter de ne pas commettre une erreur quand il a à décider entre la coxalgie hystérique et la coxalgie tuberculeuse. Quand il s’agit des bras, la difficulté est, en général, moins grave; mais il faut encore se méfier des fausses luxations de l’épaule, des arthrites et des kystes du coude et du poignet. En un mot, il n’y a pas de plus gros problème clinique que celui des contractures hystériques. Ce qui est bien singulier, c’est qu’il y a là également un gros problème psychologique et que c’est là certainement une des questions les plus obscures et les plus intéressantes de la psychologie pathologique. Son étude permettra, plus tard, de mieux comprendre la nature du mouvement volontaire et les dégradations qu’il présente dans diverses circonstances.

Pour le moment, il faut se borner à mettre en évidence les phénomènes les plus simple qui caractérisent l’évolution et la forme des contractures. Nous savons d’abord que les contractures débutent com-me tous les symptômes hystériques, à propos de faits psychologiques, qui sont le plus souvent des symptôme émotionnels. Un choc n’agit dans ce sens que s’il détermine de grand phénomènes d’émotion et d’imagination et souvent, comme pour les paralysies, un choc réel fait moins qu’un choc imaginaire.

Il en est de même pour la guérison de ces contractures. Dans certains cas, elles persistent indéfiniment : j’ai recueilli deux observations dans lesquelles des contractures nettement hystériques se sont prolongées pendant trente ans. Dans d’autres cas plus fréquents, elles guérissent subitement ou se transforment sous des influences qui seraient incompréhensibles, si l’on ne tenait pas compte des imaginations et des émotions. Ce sont ces maladies qui font la fortune des reliques religieuses et des sources miraculeuses.