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présentent, quand on essaye de les mouvoir, une certaine rigidité et restent indéfiniment dans les attitudes particulières que ni le sujet ni l’observateur ne peuvent modifier.

L’histoire de ce phénomène, qui commence surtout avec les leçons de Brodie en 1837 « Lectures illustratives on certains local nervous affections ». Qui continue avec les travaux de Coulson, 1851, de Paget, 1877, de Charcot, de Laségue, de Paul Richer, correspond à l’évolution des plus grands problèmes de la médecine. On a été amené à séparer peu à peu la contracture hystérique de toutes les affections osseuses, articulaires, nerveuses et médullaires avec lesquelles elle se confondait jadis : c’est dire que ce problème touche à toute la médecine. On peut, en effet, observer ces contractures sur la plupart des muscles du corps et dans chaque région. Elles soulèvent des problèmes curieux de diagnostic. Quand la contracture siège à la face, sur les paupières, sur les muscles des yeux, sur ceux de la bouche, elle donne naissance à des symptômes qu’il faut soigneusement distinguer de certains phénomènes paralytiques en apparence analogues, du ptosis des paupières, de la paralysie d’un côté de la face qui, elle aussi, détermine une déviation de la face. La contracture peut siéger au cou, dans le dos, à l’abdomen, au thorax et, à chaque endroit, voici de nouveaux problèmes qui surgissent. Ici, elle simule une maladie des vertèbres, des déviations de la colonne vertébrale; là, elle transforme la respiration et fait croire à des maladies pulmonaires; ailleurs, elle donne l’apparence de toutes les tumeurs possibles de l’abdomen : ce sont ces contractures qui ont été l’origine des plus grandes erreurs médicales. Quand il s’agit des membres, nous rencontrons les contractures des jambes, les contractures des muscles de la hanche avec le gros problème de la tumeur blanche du