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intense à la main droite a fini par avouer que ce tremblement était survenu à la suite de longues pratiques de l’écriture automatique pour interroger les esprits. Il suffisait de mettre un crayon dans la main droite pour que le tremblement cessât et fût remplacé par de l’écriture médianimique. On peut dire qu’il s’agissait, ici, d’une sorte de chorée, d’une action subconsciente très incomplète qui prenait, dans certaines conditions, l’apparence d’un tremblement, d’ordinaire plus rapide (7 à 12 oscillations par secondes), ne se transforme jamais en véritables mouvements choréiques ayant une signification; il semble une simple manifestation émotionnelle en rapport avec des émotions conscientes ou subconscientes qui persistent indéfiniment. Le tremblement est, ici, un phénomène surajouté à ces idées fixes que nous avons étudiées tout au début. Je l’ai observé d’une manière remarquable chez un ouvrier qui, à la suite de la chute d’un échafaudage, était resté suspendu pendant vingt minutes à la gouttière d’une maison; le tremblement était associé chez lui d’une manière très nette à des terreurs, des hallucinations, des idées fixes, se présentant sous toutes les formes. Enfin, il y a une troisième forme du tremblement qui accompagne les parésies, qui précède ou qui suit les paralysies dans les périodes où elles sont incomplètes. Il est alors évidemment en rapport avec l’affaiblissement de l’action volontaire : son mécanisme physiologique ou psychologique est loin d’être encore entièrement élucidé.

Un autre phénomène bien plus important vient compliquer les paralysies hystériques, ce sont les contractures. Il s’agit toujours d’une impuissance motrice, mais elle s’accompagne d’un état de rigidité persistante et involontaire des muscles. Les membres, au lieu de retomber flasques, comme dans les paralysies,