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CHAPITRE V

Les paralysies et les phobies.


À côté des agitations motrices se place un phénomène négatif constitué par des insuffisances et même des suppressions en apparence complètes du mouvement volontaire, ce sont les célèbres paralysies fonctionnelles ou paralysies hystériques. Il n’est pas facile de voir quel est le phénomène psychasténique qui correspond nettement à celui-ci : je propose de lui comparer le symptôme important des phobies dont le mécanisme sinon l’apparence me semble être identique.

Ces impuissances motrices des névropathes ont joué un rôle capital dans les études cliniques et dans les études psychologiques. C’est pour les distinguer des paralysies organiques qu’on a été amené depuis Charcot à faire les plus belles analyses des mouvements, des réflexes, des fonctions motrices. C’est pour les comprendre que la psychologie pathologique a en grande partie constitué la plupart de ses théories. Enfin si l’on songe que nous sommes de plus en plus disposés à rattacher les troubles névropathiques à des insuffisances de la volonté et de l’action personnelle, on voit que ces paralysies représentent peut-être le type le plus net des accidents névropathiques, celui qui bien compris permettrait d’interpréter tous les autres.