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mains et mes pieds ». Un degré de plus dans ce sentiment d’absence d’action personnelle d’automatisme et les malades vont dire qu’il y a quelque chose d’extérieur qui pèse sur eux, qui détermine leurs actes; en un mot ils vont attribuer à des volontés étrangères l’action qui ne semble plus dépendre de leur volonté. « Quelqu’un me fait parler; on me suggère des mots grossiers; ce n’est pas ma faute si ma bouche marche malgré moi, il y a longtemps que ce n’est pas moi qui agis ». on comprend le rôle que de pareils sentiments vont jouer dans les délires de possession, et même de persécution. Remarquons seulement pour le moment qu’ils constituent une partie essentielle de la psychologie du tic : le malade n’a pas perdu la conscience personnelle de ce qu’il fait et de ce qu’il pense, mais il semble avoir perdu le sentiment de la liberté et de l’activité volontaire. Il y a là une différence psychologique qui a des conséquences importantes.