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les soumettre toute à la même interprétation et au même traitement? C’est là, à mon avis, une analyse clinique trop grossière. Sans doute, au point de vue extérieur, il n’y a pas grande différence; tout au plus, dans certains cas, peut-on remarquer que le rythme est beaucoup plus régulier dans l’hystérie, mais cela n’est pas facile à vérifier sans inscription du mouvement, et cela ne s’applique qu’à un petit nombre d’accidents. Extérieurement, il n’est pas facile de distinguer une véritable crise d’hystérie de l’agitation d’un psychasténique qui se roule par terre.

Mais nous venons de voir que ces phénomènes fonctionnels sont en même temps des phénomènes mentaux. C’est dans ce trouble mental que se trouvent les traits essentiels, et il ne semble pas du tout certain qu’ils soient les mêmes dans tous les cas. Sans doute ces traits varient d’une manière continue et on trouvera tous les intermédiaires possibles entre les deux types que je décris, mais il n’en est pas moins vrai que ces malades semblent se dirige vers deux types différents qu’ils réalisent plus ou moins complètement. Si nous considérons les sujets que nous avons décrits comme des hystériques, nous pouvons remarquer tout d’abord que dans bien des cas ils ont peu de connaissance, peu de souvenirs de ces agitations motrices, qui ont été très violentes. Ils se sont contorsionnés de mille manière; ils ont fait des mouvements, des salutations, des secousses des membres pendant des heures, et quand ils se calment, ils ne se doutent guère de tout cela; ils n’en ont qu’une idée fort vague. Quelques-uns dans les cas typique, croient avoir dormi tranquillement. Il n’en est pas du tout de même chez les malades second type, chez les psychasténiques, qui se souviennent de toutes leurs contorsions et peuvent les décrire minutieusement. Cette amnésie, qui existe très souvent dans l’hystérie, correspond à un trouble de la conscience