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lumière. Les tics du nez, reniflements, battements, froncements des narines, souffles divers correspondent aux actes suivants : aspiration ou souffles justifié par un encombrement passager des voies nasales, dilatation des narines pour éviter la gêne ou la cuisson d’une petite plaie. Les tics de la bouche, des lèvres, de la langue, les moues, les succions, les mordillages, les pincements, les rictus, les mâchonnements, les déglutitions, etc., correspondent aux mouvements pour enlever une pellicule dans la gerçure des lèvres, pour remuer une dent qui branle, pour tâter un endroit de la bouche, etc. Dans les tics de la tête, secousses, hochements, on retrouve comme actes correspondants les déplacements, les redressements du chapeau, les mouvements pour se débarrasser de la gêne produite par les faux cols, par un vêtement, etc. Dans les tics du cou, dans le torticolis mental, les mouvement correspondant est un effort pour éviter la douleur d’une fluxion dentaire, pour diminuer une douleur musculaire, pour éviter un courant d’air et protéger le cou en relevant les vêtements, pour dissimuler une tristesse, pour regarder dans la rue, etc. Dans les tic de l’épaule, on retrouvera le geste du colporteur, décrit par M. Grasset, geste de charger un ballot sur son épaule et beaucoup de gestes professionnels du même genre. Dans les tics du pied, tels que ceux que j’ai décrit, on retrouvera des marches ou des sauts bizarres, des claudications déterminées par la douleur d’un corps, les rétractions des orteils dans une chaussure trop courte etc.

le second caractère du tic, c’est que le tic est un acte inopportun, intempestif : « Le tic, disait Charcot, n’est que la caricature d’un acte…, le mouvement n’est pas absurde en soi, il est absurde, illogique, parce qu’il s’opère hors de propos, sans motif apparent ». J’ajouterai dans le même sens que, si le tic est un acte, il ne faut cependant pas oublier que c’est