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rapides généralement limitées à un petit nombre de muscles, habituellement aux muscles de la face, mais pouvant affecter d’autres muscles du cou, du tronc ou des membres ». En somme il ne parlait que la petitesse et de la rapidité du mouvement : quelques secousses d’épilepsie partielle pouvaient être ainsi confondues avec des tics. L’auteur qui a le plus contribué à distinguer cliniquement le tic des phénomènes convulsifs voisins est M. Brissaud. À la brusquerie, à la petitesse il a ajouté ce caractère déjà indiqué par Charcot, mais qu’il mit beaucoup plus en évidence, la systématisation. Le spasme, qui résulte de l’irritation d’un point de l’arc réflexe, siège soit dans un seul muscle, soit dans le groupe de muscles innervé par un même nerf. Ainsi on voit des spasmes du facial déterminés par un petit foyer hémorragique sur le pied de la deuxième frontale, centre du facial, par un anévrisme de l’artère cérébrale au-devant du tronc du facial, ou par des fibrolipomes intéressant ce nerf. Au contraire, dans les tics on observe des mouvements complexes dans plusieurs muscles dépendant de plusieurs nerfs : il y a non seulement le spasme palpébral, les mouvements de la langue, les grimaces de la bouche, mais encore, en même temps, des troubles respiratoires, des bruits laryngés, etc. Ce mouvement complexe dépend du facial, de l’hypoglosse, du phrénique; il y a là une coordination qui ne peut se comprendre que par l’intervention de l’écorce cérébrale. « Les tics, disait Charcot, reproduisent en les exagérant certains mouvements complexes d’ordre physiologique appliqués à un but. Ce sont, en quelque sorte, des caricatures d’actes, de gestes naturels ».

Ce caractère du tic se retrouve dans tous les cas : les tics des paupières, par exemple, les battements, les clignotements sont analogues aux actes déterminés par un corps étranger dans l’œil, par une trop vive