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que dans bien des cas la chorée arythmique se développait après la puberté, ce qui est bien rare pour la chorée de Sydenham, et qu’elle avait tous les caractères et toute l’évolution d’un phénomène hystérique. Une jeune fille de dix-huit ans se mit en colère pendant qu’elle jouait au croquet avec ses camarades : il en résulta d’abord une crise hystérique de la forme précédente, puis, quand elle revint à elle, elle conserva pendant la veille une partie des mouvements de la crise, des grimaces et des secousses irrégulières qui se sont prolongées pendant plus de deux ans, en même temps que bien d’autres phénomènes plus caractéristiques de la névrose. Ces agitations irrégulières ne doivent être ajoutées à la chorée rythmée proprement dite.


2. - Les tics des psychasténiques.


Les obsessions, les manies du langage s’accompagnaient déjà de quelques mouvements, mais ceux-ci étaient en réalité peu de chose et la principale dépense de force se faisait dans les phénomènes de la pensée. Au contraire, chez les mêmes malades, on observe des troubles surtout moteurs où une sorte d’agitation semble se dépenser en mouvements accompagnés d’une somme de pensée assez minime. Les plus nombreux de ces mouvements sont systématiques et ce sont ceux que l’on désigne sous le nom de tics.

L’étude de ce phénomène est relativement récente; il était autrefois confondu vaguement avec les convulsions et les spasmes; mais en raison de l’intérêt qui s’attache aujourd’hui aux études de psychologie pathologique, le tic a été l’objet de beaucoup de recherches récentes qui ont au moins précisé le problème. Autrefois Trousseau caractérisait le tic « par des contactions