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et on le considérait souvent comme une manifestation érotique. Tout cela me paraît un peu exagéré : d’abord ce geste est moins fréquent qu’on ne le croit dans l’hystérie, quand il n’y a pas de circonstances qui favorisent l’imitation mutuelle; il peut exister dans d’autres névroses et on le retrouve quelquefois dans les contorsions des psychasténique. Il n’est pas nécessairement une manifestation érotique : dans bien des cas il résulte tout simplement une expression de cette agitation motrice dont nous aurons à rechercher l’origine. D’ailleurs, mêlées avec ce mouvement, se présentent bien d’autres contorsions : la tête s’agite de côté et d’autre, les yeux s’ouvrent et se ferment, la bouche grimace; tantôt les malades serrent les dents, mais le plus souvent sans se mordre la langue, comme l’épileptique; tantôt elles ouvrent la bouche et poussent des cris aigus de toute tonalité. Les bras s’agitent en tous sens, répètent quelques-unes des chorées précédentes ou bien frappent au hasard sur les objets environnants ou sur la poitrine de la malade. Les poings se ferment et s’ouvrent alternativement. Les jambes s’étendent et se fléchissent, en un mot toutes sortes de mouvements se font sans grande signification.

On voit par la description de la crise précédente que les agitations hystériques ne sont pas toujours rythmées, comme dans les cas tout à fait simples signalés au début. Cette agitation arythmique peut se prolonger en dehors des crises, même pendant que le sujet semble avoir toute sa conscience. Il y eut autrefois de grandes discussions sur cette chorée arythmique que l’on ne voulait pas rattacher à l’hystérie, mais qui semblait être un accident de la chorée banale, de la chorée de Sydenham. On a dû constater